Laissant derrière eux les « Grands Parcs », nos deux cowboys partent en direction des grandes plaines pour des rencontres insolites le long de kilomètres infinis.


Nous empruntâmes la célèbre Beartooth Highway en direction de l’est pour rejoindre Billings, la ville principale du Montana. Tout au long de la route, nous nous crûmes dans les Grisons à passer des cols. Nous rencontrâmes une foule de motards sur leur Harley. Nous pûmes constater les ravages de l’obésité dans le pays puisque désormais même les mythiques Harley Davidson comptent 25% de modèles plus larges à trois roues. L’art de l’équilibre en prend pour son grade…


En nous dirigeant vers le Dakota du Sud, nous nous rapprochâmes des terres sioux où se déroulèrent, il y a un peu plus d’un siècle, des batailles entre l’armée américaine et une coalition de tribus indiennes. Nous nous rendîmes sur le lieu de la bataille de Little Bighorn où eu lieu l’une des plus célèbres déconfitures de l’armée américaine face aux mythiques guerriers de Sitting Bull et Crazy Horse. Malheureusement, malgré ces hauts faits, on connaît la bien triste fin des tribus indiennes et de leur culture. Ces dernières années, le gouvernement américain semble entreprendre un certain nombre d’actions visant à reconnaître les tragiques erreurs passées et si on perçoit quelqu'unes de ces actions (au travers de mémoriaux, centres culturels notamment), on constate également que les américains savent tirer parti de l’héritage indien pour attirer les touristes. Les indiens quant à eux évoluent toujours dans des « réserves » ou leur assimilation à la culture américaine blanche est plus facilement contrôlable…


Après ce trop rapide interlude historique, nous arrivâmes à la Tour du Diable, l’un des monuments naturels de l’Ouest. Nous plantâmes d’abord notre tente à quelques mètres d’une « prairie dogs town » à savoir une ville de chiens de prairie. Après avoir régner pendant des siècles sur les grandes plaines, ils ont face l’objet d’une extermination systématique dans la conquête des terres par les colons blancs. Une prise de conscience in extrémiste a permis à cinq espèces de chiens de prairie de survivre. Les chiens de prairie jouent un rôle déterminant dans l’équilibre naturel américain puisque c’est plus de 60 sortes d’animaux (du coyote au serpent à sonnette) qui dépendent des colonies de chiens de prairie comme nourriture. De nos jours, on ne les trouve que dans quelques parcs et refuges fauniques, un peu comme tous les animaux américains.

En résumé, entre l’extermination des bisons pour affaiblir les indiens et l’extermination des chiens de prairie qui failli anéantir une grande partie de la faune endémique, les colons blancs du 19ème font la preuve (comme si besoin était) qu’ils ne devaient pas avoir grand chose dans le crâne… (bon, rien a vraiment changé un siècle plus tard, ailleurs dans le monde…).

Bref, notre arrêt à Devil’s Tower fût vraiment un excellent moment dans notre voyage. Une bonne petite pause au calme, au frais avec plein de chiens de prairie !


Nous passâmes les jours suivants dans la région des « Black Hills » à l’ouest de l’état du Dakota du Sud. C’est une région très populaire auprès des motards. On y trouve le célèbre village de Sturgis où chaque année, en août, des dizaines de milliers de bikers se rassemblent.  C’est aussi là que fûrent taillés les quatre visages des « plus grands présidents américains »…. Devenant le célèbre et « oh-combien-pompeux » Mont Rushmore. C’est indubitablement la destination de voyage durant une vie pour tout américain ayant un semblant de fibre patriotique et donc… (comme tout le monde sait) les américains n’étant PAS DU TOUT patriotique… l’endroit était désert ! Non, bien sûr, c’est tout l’inverse. L’endroit était blindé. Sur la base des plaques d’immatriculation vue sur le parking, au moins 45 états sur 50 étaient représentés. Tout ce petit monde prend bien sûr la pose pour immortaliser l’instant où être américain signifie faire partie de la plus grande nation du monde !!!


Bon, la photo souvenir faite, nous nous tournâmes vers les badlands… un endroit plus convenable pour les bad boys que nous sommes. Le parc national de Badlands résume l’impression constante que l’on a eue durant le voyage : les Etats-Unis, c’est vraiment un pays sec et aride. Naïvement, nous pensions que la partie nord serait différente de la partie sud mais avec la sécheresse de cette année, le Dakota du Sud et le Nouveau-Mexique c’est pareil : brûlé jusqu’à 30 centimètres de profondeur. Mais, cela reste très beau comme paysage… on ne s’inquiète pas pour l’avenir climatique de la plus grande nation du monde qui a tellement de ressource et l’appui du Seigneur, rien de bien grave ne devrait leur arriver !


Nous fîmes un petit détour par le State Park de Custer pour saluer tous nos joyeux compagnons que l’on a eu tant de plaisir à observer pendant nos 50 jours. Longue vie à vous bisons, pronghorns, cerfs, castors et autres chiens de prairie !


Il ne nous reste que quelques jours pour rallier Denver d’où nous terminerons cet incroyable périple. Nous avalons rapidement les dernières centaines de miles, traversons le Wyoming du Nord au Sud et entrons au Colorado. L’air y est lourd, le ciel menaçant. Dernière occasion de prendre une bonne bouffée d’air frais avant le grand retour au mode de vie irrespirable des grandes villes,  nous fîmes une brève incursion dans le parc national de Rockie Mountains. Ce parc, malheureusement parcouru sous un ciel morne qui colora tout en gris, est un condensé de la grande chaîne des Rocheuses : lacs, rivières, vallées glaciaires, sommets escarpés, pelouses alpines et forêts. Forêt qui ici plus qu’ailleurs semble bien mal en point en raison de la présence massive des « beetles pine » (une sorte de coléoptère aux objectifs similaires aux vers à bois). Ces parasites s’infiltrent dans les troncs, mangent, tuant ainsi l’arbre. Le phénomène semble s’accélérer ces dernières années et là, c’est bien un arbre sur quatre qui est mort et tout sec. Ajoutez y les feux ravageurs annuels… il ne fait pas bon être un pin aux Etats-Unis !


La tête pleine de réflexions contradictoires, entre mélancolie, tristesse et lassitude (du « à la mode américaine »), nous ralliâmes Denver pour nos deux derniers jours avec comme missions, la mise é jour du site et la lessive !


Notre été américain aura tenu toutes ses promesses et tout fût comme on s’y attendait : grandiose et décevant, calme et intense, frugal et boulimique… des émotions en chaîne !



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Emotions en chaîne

vendredi, 24 août 2012