Nos deux cowboys sont en passe de se resocialiser en se dirigeant vers l’Oregon et le Washington. Deux états du Nord, au bord du Pacifique, résolument tournés vers l’avenir. Cependant, seuls quelques espaces de nature seront parcourus.


L’Oregon est un condensé de ce que l’on aime bien. En commençant par l’est de l’état, nous traversâmes des plaines arides avec de vagues collines ocrées et d’immenses forêts où paissent des biches à l’orée des pins. Nous passâmes au travers de lieux au nom évocateur, allant de la « forêt du Malheur » à la « montagne de Fraise » pour termine à la « forêt O-Choco ». La traversée bien que plaisante fût longue et bien loin de nous laisser un souvenir gastronomique impérissable !

Ce fût une bonne entrée en matière pour aborder notre montée le long de la chaîne des Cascades. Ces montagnes s’étendent le long des deux états et les coupent en deux. Le climat, la nature, les gens sont différents. A l’ouest, des centres urbains avant-gardistes et démocrates. A l’est, une campagne paisible avec son quota de chasseurs républicains et ces magasins « Gun shop » en bord de route. Si on est venu jusqu’ici, c’est avant tout pour découvrir des volcans, car les Cascades sont une longue chaîne de montagnes avec un arc volcanique plus ou moins actif…


C’est par le paisible et bleu « Crater Lake » que nous débutâmes. Ce lac qui naquit à la suite de l’éruption du Mont Mazama voici 7'500 ans et qui ne laissa qu’un profond cratère et aujourd’hui une fabuleuse vision qui découle simplement de l’incroyable pureté de l’eau. Alimenté uniquement par la fonte des neiges et l’eau de pluie, ce lac (le plus profond des Etats-Unis avec 585 mètres) est juste à tomber. Nous y arrivâmes après une montée dans une végétation alpine où trônaient encore d’imposants névés. Nous fîmes la route panoramique qui offre son lot de points de vue ainsi que quelques marches dont une jusqu’au sommet du Mont Scott qui même malgré une brume tenace octroie une vue renversante sur le cratère. Une armada d’écureuils finit de nous faire tomber sous le charme de ce bel endroit.


Après plusieurs semaines de route, nous décidâmes de ralentir la cadence en nous installant deux nuits dans un camping de la Umpqua Forest. Durant deux jours, nous ne fîmes que griller des steaks, profiter des sources d’eau chaude qui sortent d’un peu partout dans la forêt, se balader et regarder des westerns.

Ce bref interlude nous remit totalement d’aplomb, à tel point que l’on n’hésita pas à prendre d’improbables et « non-Cartographiées » routes forestières ou quand se perdre est un jeu d’enfant. Tout ça pour rejoindre le Mont Hood, un beau cône volcanique où des accros profitaient de l’or blanc sur une petite piste. Imaginez, il est tombé plus de 29 mètres de neige dans cette partie de la chaîne durant l’hiver 98-99. Un record ! Les forêts qui recouvrent une grande partie de cette région recèlent de petits coins où prendre un café, se baigner, camper et bref s’attarder. On s’y attarda encore plus puisque nous ne prîmes que les routes panoramiques…


C’est dans un décor tout aussi grandiose que l’on rallia le Mont St-Helens, le dernier volcan aux Etats-Unis qui connut une éruption en 1980. 30 ans après, il est encore facile de mesurer les dégâts que cela causa.

Comme toujours tout est très bien fait dans les parcs américains et en deux heures, on devient de vrais experts en volcanologie grâce aux excellents centres d’informations.

L’heure avance et c’est de nuit que l’on atterrît dans un patelin à cent mille lieux de Seattle. Au milieu de la forêt, on élut domicile dans un motel fascinant d’isolement. La soirée fût calme avec un pelage de carotte à la salle de bain, la confection de pâtes sur le parking et l’apéro dans les escaliers. Tout est si facile quand on se perd !


Après une bonne nuit, nous nous préparâmes à passer une des plus belles journées de notre voyage sur les flancs du Mont Rainier, l’une des plus hautes montagnes du pays. A passer 3'000 mètres, on fît une randonnée hors du commun à travers des prairies de fleurs et des près où deux bons mètres de neige s’attardaient. Les couleurs de toute cette nature étaient d’une incroyable intensité. En fin de journée, on bût une Bud (la plus populaire des bières américaines, pas la meilleure semble-t-il !) au bord de la rivière. Deux tous petits bonhommes au pied de l’imposante sentinelle.

Au camping, on s’amusât des américains qui n’hésitent pas à faire des milliers de kilomètres pour quelques jours au grand air. Ceci implique une organisation minutieuse car ils se ne partent pas seuls avec leurs baluchons. 4X4 rutilants, caravanes de dix mètres de long, quads, canoës, bateaux à moteur, vélos, grills, chaises longues et des kilos de nourritures. Chronomètre en main, il nous fallût 3 minutes 24 secondes pour monter notre campement. Il fallût plus de deux heures à nos voisins… ou comment se satisfaire de la simplicité. Comme si souvent sous ces latitudes, tout est fait en grand mais une chose est sûre, il n’y a pas de quoi envier le mode de vie américain…


Sur ces « sages » paroles se termine la traversée de deux états que l’on ne connaissait pas du tout et qui, bien que globalement proche de chez nous, nous enchantât. Peut-être un début de mal du pays qui se ferait sentir… ?!

Mais « In travelling, we trust » (Dans le voyage, nous croyons) ! Irrévérence à la devise américaine : « In God, we trust ». Ah… maudits cowboys ! 



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Volcano

dimanche, 19 août 2012