Après les paysages désertiques de l’Arizona et du Nouveau Mexique et les incroyables parcs nationaux de l’Utah, nos deux apprentis cowboys poursuivent leur découverte du territoire américain en direction du dernier espace sauvage (vraiment ?), l’Idaho.


Quittant temporairement le Colorado, nous partons en direction de Salt Lake City, la capitale de l’Utah, située dans le nord-ouest de l’Etat. Mais avant d’aller jouer les espions chez les mormons, nous faisons une halte à Dinosaur National Monument pour remonter le temps de quelques dizaines de millions d’années. Ici pas de Jurassic Park, mais une des collections les plus importantes au monde de fossiles de dinosaures. Le film restera plus attrayant qu’un tibia de Diplodocus…


Après de nombreux miles parcourus en traversant des paysages toujours secs et désertiques, nous abordons une région de montagnes où les pins et les sapins règnent. Il suffit de s’élever un peu et tout semble changer. Juste avant de passer par un col pour redescendre sur Salt Lake City, nous faisons une halte à Park City où de loin nous repérons le tremplin de saut à ski des JO de 2002. Sachant d’avance qu’on sautera moins loin que Simon Amman, on s’installe pour une petite grillade. Park City est une station de ski très bon chic bon genre qui fleure bon le diesel et où les vedettes s’appellent Ford, Chevrolet ou Dodge. Un autocollant collé à l’arrière d’un pick-up résume un peu la chose : « La taille est importante ». On confirme que les américains semble y accorder une importance… démesurée.


En arrivant à Salt Lake City, la déception est bien présente. La ville est triste et inintéressante et ressemble à plein de villes déjà traversées : chaînes de restaurants, d’hôtels et de magasins en tous points identiques, panneaux publicitaires qui colorent les rues sur 8 mètres de hauteur et des banlieues interminables. Le centre ville tranche avec le reste… Des buildings luxueux, des centre commerciaux flambants neufs avec une rivière et des chutes d’eaux artificielles et le siège de l’Eglise de Jésus Christ des saints des derniers jours, mieux connue par le nom donné à ses membres, les mormons. Pour situer rapidement : l’église a été fondée en 1830 et en plus de la Bible ils ont le « Livre de Mormon », écrit par Mormon qui aurait été un général militaire et prophète qui aurait vécu au 4ème siècle après JC sur le continent américain. A ces églises américaines… elles sont fortes pour déterrer des messies ! Pour plus, référez vous à Wiki !

Dans le « Temple district », il y a un premier bâtiment impressionnant qui contient entre autres 4 restaurants « classe » et un cinéma où est montré un film sur les origines de l’église, deux centres de visiteurs avec des expositions dignes d’un parc d’attraction, un bâtiment administratif qui fait penser au KGB, une salle de concert, un centre de conférence, la fameuse cathédrale interdite au non-membres et un bâtiment de 20 étages, la banque des mormons, Zion Bank ! Sachant que l’Eglise compte environ 14 millions de membres et que chaque membre verse 10% de ses revenus, on estime que la banque gère près de 40 milliards de dollars sans compter l’épargne de ses membres… Tout cela nous laisse « relativement » perplexes…


Le lendemain, nous nous rendons sur Antelope Island, une île qui se situe au milieu du « Great Salt Lake », le lac salé qui borde la ville de Salt Lake. C’est une magnifique réserve où vivent de nombreuses antilopes « pronghorn », magnifiques, et quelques centaines de bisons. Nous faisons le tour de l’île en voiture et pouvons observer ces impressionnantes bêtes de très près. On ose même sortir de la voiture et s’en approcher quelque peu…mais pas trop. Ils sont soi-disant très imprévisibles. Il faut préciser qu’ils peuvent faire 2 mètres de haut, peser plus de 1000 kg et courir à 60km à l’heure et charger si l’envie lui en prend…

Avant de repartir, on pique une tête dans le lac qui comme son nom l’indique est salé… et on y flotte tout comme dans la Mer Morte en Israël/Jordanie. Très fun !


Nous quittons Salt Lake en direction de l’Idaho est sur près de 200 miles (env. 320 km), il n’y a que des champs où pousse de l’herbe pour en faire du foin et des champs de patates à perte de vue ! L’Idaho, c’est l’Etat de la patate !

Tout au long de la route, on croise de grands camions avec des immenses bottes de foin empilées. On se rend compte que tous les champs qui nous entourent sont poussés artificiellement grâce à des puissants systèmes d’irrigation. Le phénomène est encore amplifié cette année puisque que bon nombre d’Etats n’ont pas eu une goutte de pluie depuis mars-avril. De temps à autres, un petit avion survole notre voiture en rase-motte. Chaque paysan semble être aussi pilote afin de pouvoir arroser ses champs immenses de pesticide. On se réjouit d’aller au marché samedi achetéerdes carottes !


Le jour suivant, nous visitons Crater of The Moon National Monument, un paysage volcanique composé de cônes de cendres rouge et noir et des vallées de lave. On s’imagine marcher sur la lune… et la pesanteur nous pousse à quitter les grandes plaines pour prendre de la hauteur. La route traverse une épaisse forêt de pins en direction des derniers espaces sauvages de l’Idaho (dixit le Lonely Planet et la brochure machin-truc touristique…). Sauvage, vraiment ? Nous sommes un peu amusé en découvrant deux villages dans la vallée : Hailey, lieu d’origine et de résidence de Bruce Willis, et Ketchum, lieu où est enterré Ernest Hemingway, qui sont en fait des lieux de villégiature pour les gens… fortunés mais un peu… limité dans leur discussion avec l’étranger. Même dans notre criarde Prius, nos sacs à dos nous trahissent, on n’a assurément pas le style « membre d’une vieilles familles républicaines cossues » … Les jets privés, garés le long de la piste d’atterrissage et les nombreux restaurants « précieux»  sont là pour enfoncer le clou…


Pas envieux… on repart dès l’aube pour dénicher quelques magnifiques endroits dont un lac de montagne atteint après quelques kilomètres de marche, Pettit Lake où les Sawtooth se reflètent et une vallée où la forêt a entièrement brûlé, mais où la nature reprend ses droits. Quelque peu décalé par ces trop brusques changements de « lifestyle », Marc vit des castors partout alors que Benjamin fit la chasse à la chèvre des Rocheuses ! Pas de castors mais des chèvres (moins agiles certes.) on en a vu.


Nous longeons ensuite la Salmon River où des saumons du pacifique viennent se reproduire après un périple de plusieurs centaines de kilomètres. A Stanley, nous prenons une autre vallée en direction de l’est où très vite la forêt laisse à nouveau la place à un paysage désertique Après une nuit à Challis, nous prenons une route de traverse en remontant la vallée un peu au hasard, une route qui nous emmène tout d’abord à Bay Horse, une ghost town, ancienne ville de chercheurs d’or. Arrivés au sommet d’une montagne, nous découvrons un charmant petit lac d’un bleu intense entouré de pins. Nous y faisons une pause café, entourés de chipmunks et d’écureuils terrestres (une sorte de chien de prairie). Forcément, la pause café se transforme en pic-nic et c’est presque à l’heure du goûter et les genoux engourdis (Marc surtout…) que l’on repart…


De retour à Stanley, nous redescendons cette fois en direction de l’est en longeant la Payette River. Nuit à Ontario au Motel 6, comme souvent quand on ne campe pas, et dîner dans un de ces excellents restaurants américains… Décidément, on préfère cuisiner nous-mêmes, mêmes si nous n’avons qu’une casserole pour cuire des pâtes et du charbon pour griller de la viande… Expérience faite, certains hôtels ne sont pas très ouverts à la cuisine italienne en plein air.


Nous entrons dans l’Oregon pour y découvrir certains hauts-lieux volcaniques des Etats-Unis. Dans un paysage brûlé par un climat qui n’envie rien au désert du sud, nous faisons une nouvelle halte pour parfaire nos connaissances en paléontologie (peut-être qu’on croisera Ross ) à John Day Fossil Beds National Monument où de nombreux fossiles ont été découverts. Après les gros os du jurassique, ici une exposition et un centre de paléontologie nous fait découvrir l’ère du Crétacé où vivaient des animaux bien plus sympathiques que précédemment,  dont des tigres à dents de sabre, des oreodonts (sorte de chien-ours), des minuscules chevaux et bien d’autres mammifères préhistoriques… Déception, on n’a vu ni Ross ni Sid !

Nous terminons notre visite à Painted Hills qui se compose de basses collines avec des bandes de rochers aux couleurs jaunes, rouges et noirs formés par des cendres volcaniques il y a 30 millions d’années.


On clôt cette traversée comme des sauvages car c’est bien « sauvage » que l’on semble être devenus…



Les photos sont à voir ici et les vidéos ici !


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Patates sauvages

samedi, 11 août 2012