Last but not least ! Ou plutôt devrait-on dire « en dernier mais non des moindres »… Ici on ne parle plus de « smartphone », mais de « téléphone intelligent ». Il n’y a plus de « Drive in » mais un « service au volant » et on ne s’arrête plus au « Stop », mais à l’ «Arrêt » ! Même si on ne comprends pas tout… ça fait du bien d’entendre parler à nouveau français après près de 7 mois dans des pays anglophones.
Le Québec est notre dernière étape du tour du monde !
A peine arrivés à Montréal, nous prenons la voiture en direction de Val d’Or, une ville animée principalement grâce à sa mine… d’or situé dans l’Abitibi-Temiscamingue. Tout les québécois que nous avons rencontrés après nous ont dit : « Aussi loin ? Y’a quoi là-bas à voir ? Y’a que des lacs et des arbres ! On y a même jamais été !». En effet, y’a des arbres, des arbres et des lacs et c’est à 700 km de Montréal. Au retour, on a fait la boucle par le nord en passant par Chibougamau pour ensuite arriver au lac Saint-Jean. Au total, environ 1600 km. On a même appris que « Aller à Chibougamou » est une expression courante qui signifie « aller à perpète-les-oies »…
Tout ça pour aller rendre visite à André, l’ex-formateur d’apprentissage de Benjamin ! Le détour en valait la peine. Après 8 mois de vadrouille où 2 nuits fût le maximum de temps que nous sommes restés au même endroit (et encore pas souvent…), nous établissons notre campement à la Pourvoirie Rapide-Sept situé au bord du réservoir Décelles, un immense lac tout aussi grand que le lac Léman, mais avec des centaines d’îles, pour 3 jours. Autour de ce lac, il y a 3 pourvoiries, sinon rien ! Des pourvoiries au Québec, ce sont des campements pour les fanatiques de pêche et de chasse. C’est André qui a repris la pourvoirie Rapide-Sept (site internet ici) depuis 3 ans et qui nous accueille. On est gâté : logé dans un chalet en bois rond au bord du lac et des repas succulents qui nous réconcilient avec la gastronomie (après 50 jours aux Etats-Unis…). Nous y avons passé 2 magnifiques journées avec pour deux sorties, l’une fût une ballade en kayak sur le lac et l’autre, la visite d’un refuge où sont accueillis et soignés des animaux malades et accidentés. Nous avons pu y voir de nombreux animaux natifs de la région dont des orignaux, des ours bruns, des moufettes, des porcs-épiques, des ratons-laveurs, des loups et de nombreux oiseaux. Et ce furent également 3 soirées très sympathiques d’échange et de discussion avec quelqu’un que nous connaissions (Marc a fait sa connaissance ici). Cela ne nous était pas arrivé depuis le mois de janvier passé…
On sent que le retour approche et on commence à préparer le retour en douceur… Nous avons mis à jour nos cv et les avons également traduit en allemand… On commence à savoir ce que l’on aimerait pour notre retour! Quelques appréhension sur ce qui nous attend… mais on se réjouit aussi de retrouver Gotland tout d’abord pour quelques jours et ensuite Gryon !
Mais en attendant, on est arrivé au fjord de Saguenay par temps de brouillard. Le fjord a ceci de spécial, c’est que d’amont coule de l’eau douce et que depuis le fleuve Saint-Laurent arrive de l’eau salée. Ce mélange crée une biosphère très particulière où vivent entre autre des belugas, des baleines blanches de près de 4 mètres. On en apercevra quelques unes, enfin, de temps à autres, une tache blanche émergeait légèrement de l’eau.
Nous poursuivons avec la visite du parc national des Hautes-Gorges de la Malbaie. Afin d’avoir la vue sur les gorges et la rivière ainsi que sur le paysage de montagne et de forêt alentours, on fait une ascension de 5 km et de 800 mètres de dénivelé. L’effort en vaut la peine, même si les mollets en ont un peu souffert…
Le jour suivant nous poursuivons avec le parc national des Grands Jardins où nous faisons une ballade, à plat cette fois, à travers la forêt, longeant des lacs, dans un paysage de taïga typique des régions arctiques.
A Saint-Anne-de-Beaupré, nous faisons un passage obligé dans une « cabane à sucre » ! C’est l’endroit où l’on fait bouillir l’eau d’érable pour produire le sucre d’érable, plus communément connu sous le nom de « sirop d’érable ». Arrêt fort intéressant où nous avons pu gouter différents produits dérivés fait avec du sirop d’érable ! On peut badigeonner la viande avant de la cuire, on peut la verser sur des pancakes, on peut en faire une tarte au sucre, on peut en mettre dans la salade, on peut en verser quelques gouttes dans son whisky, on peut… en résumé, au Québec, on peut l’utiliser partout !
L’eau d’érable est en fait la sève de l’érable…mais pas n’importe lequel ! C’est celui dont les feuilles ne sont pas dentelées. Le sucre se mélange avec l’eau absorbée par les racines de l'érable et sucre légèrement l’eau d’érable. Au printemps (mars-avril), au moment du réchauffement, l’eau qui se trouve dans le tronc et les racines prend de l’expansion et provoque une pression à l’intérieur de l’arbre. L’alternance de nuits froides et de journées plus chaudes, du gel et du dégel, favorise la coulée de l’eau d’érable. Il faut environ 40 litres d’eau d’érable pour produire 1 litre de sirop d’érable. Et chaque arbre produit environ 80 litres par saison. Donc avec un arbre, on produit 2 litres de sirop…
Pour extraire et récolter l’eau d’érable on enfonce dans l’arbre un « chalumeau » (embout métallique vissé dans l’arbre qui canalise l’eau) qui permet à l’eau de sortir de l’arbre et être recueilli dans une « chaudière » (un seau métallique). C’est donc ainsi que l’on « court les érables » (aller d’un arbre à l’autre pour recueillir l’eau d’érable) avec une « tonne à l’eau » (récipient pour recueillir l’eau).
Le sirop d’érable est un produit unique parce que sa saveur et sa couleur varient en cours de saison. Au fur et à mesure que la saison avance, la teneur en fructose et en glucose du sirop d’érable augmente. Ces transformations dans la composition de l’eau d’érable entraînent un changement de la couleur et du goût du sirop d’érable. En début de saison, le sirop est généralement clair et le goût légèrement sucré. Plus la saison avance, plus il devient foncé et caramélisé.
Si vous achetez du sirop d’érable, attention ! Il y a une classification qui va de 1 à 3 et qui correspond à la période à laquelle l’eau a été extraite. Le no 2 est celui qui a le meilleur équilibre au niveau du goût. En plus de cela, la qualité, le goût et la limpidité du sirop sont également jugés.
Le « temps de sucres », c’est le moment où l’on « se sucre le bec » (déguster le sirop d’érable) ! En effet, après avoir récolté le sucre, on fait une « partie de sucre » (une fête où on consomme des produits à base de sirop d’érable). Le sucre, c’est une vraie institution au Québec !
Arrivés à la ville de Québec, nous découvrons le fameux château Frontenac qui domine la vieille ville sur la colline. C’est en fait un hôtel de luxe construit à la fin du 19ème siècle. La vieille ville de Québec est charmante, quoique un peu trop touristiques à notre goût. Après avoir arpentés les ruelles de la ville, nous allons manger dans un restaurant de quartier près de notre hôtel où nous découvrons une autre particularité québécoise : les escaliers des maisons ne se trouvent pas à l’intérieur du bâtiment…mais à l’extérieur. Le 2ème soir, nous nous rendons au Théâtre Le Champlain, petit et charmant (env. 200 places) pour écouter le nouveau concert de Lynda Lemay, un moyen efficace pour se plonger dans l’atmosphère locale.
Nous terminons notre séjour québécois (et notre dernière étape du tour du monde) par Montréal. Nous passons une soirée très sympathique en compagnie de Nadine (ex-collègue de Marc retournée vivre dans son Québec natal) et Angelo.
Le lendemain, nous errons dans les rues de Montréal, d’une terrasse à l’autre, évoquant nos meilleurs souvenirs de tour du monde… Eh oui… Demain, on rentre !
Les photos sont à voir ici !