Le Hot Pot est au Vietnam ce que la fondue est à la Suisse. Dans une sorte de grande casserole, on y met eau, légumes, poissons, viandes et épices. Le tout cuit lentement, laissant le temps aux convives de passer un moment chaleureux ensemble.
Enquêtedumonde a choisi symboliquement quelques aspects culturels qui ont marqué son voyage au Vietnam. Décodage.
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1)Le riz
Premier exportateur mondial de cette céréale dont l'étymologie veut dire «soutien de la race humaine», c’est le lien entre tous les vietnamiens, l’objet de toutes les affections et de tous les repas.
Un voyage au Vietnam permet de suivre toute la chaîne de production de cet or blanc dont l’avenir s’annonce plus heureux et sûrs que celui de nos stations de montagnes. Le piquage des plans de riz est aussi important que le «planté du bâton». L’eau y est aussi l’essence nécessaire qui donne vie à ce formidable procédé.
En accompagnement ou en dessert, vapeur ou soufflé, le riz est de toutes les fêtes.
Si lancer du riz apporte bonheur et chance sous nos latitudes, il est l’assurance du bonheur, si simple soit-il, dans ce pays qui va au devant d’un avenir fragile. C’est le «casque de sécurité» obligatoire pour tous ces slalomeurs routiers au talent olympique.
A notre retour, nous tenterons de nous extasier d’un champs de patates ou de maïs, histoire de retrouver peut-être le calme poétique des rizières. Comme médecine douce pour les stressés, il n’y a pas mieux.
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2)Les fruits et autres cultures
Un voyage au Vietnam donne une leçon (pas très académique, on vous l’accorde) sur comment optimiser l’espace et multiplier les dons de Mère Nature. La terre y est très fertile, fruits et légumes y poussent sur chaque centimètre carré laissé libre. Les fruits vietnamiens font de leurs lointains cousins italiens et espagnols un amas de chair douteux où toutes les saveurs et les goûts semblent avoir disparus. S’il n’y avait rien à voir dans ce pays, les touristes pourraient y venir uniquement pour y croquer un morceau de «Jack fruit» (énorme fruit dont on mange les parties intérieures de couleur jaune-raclette au goût de malabar), savourer les délicieux ananas (qui rendent impossible, à vie, la consommation d’ananas en boîte), s’émerveiller de ces mandarines juteuses dont les machins blancs autour des quartiers s’arrachent comme par miracle (si on en trouvait en Suisse, Benjamin gagnerait un temps précieux au mois de décembre, sachant qu’il peut aisément passer 30 minutes à débarrasser sa mandarine de ces maudits machins blancs).
A notre retour, nous utiliserons nos bacs à géraniums sur le balcon pour y planter des salades, nous garnirons chaque étagère de son bananier et notre place de parc se transformera en jardin d’Eden du fruit. Cela semble être prouvé, les gaz d’échappement accélèrent la croissance végétale et enrichit les saveurs du fruit... ABE.
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3)Les marchés
Du plus local au plus urbain, du plus aseptisé au plus moyen-âgeux, les marchés sont d’immanquables lieux de vie où tourner de l’oeil est aussi facile que de s’y faire arnaquer. Condensé de toute l’agriculture vietnamienne, centre de vifs échanges et paradis pour parfumeurs, les marchés donnent le tournis. L’achat au supermarché, c’est pas pour demain.
Pour chaque haut-le-coeur, on voudrait manger de la viande data de chez Coop, même si on est malade ensuite, au moins, ça nous fait des super points !
A notre retour, on achètera local, on vénérera notre boucher et on élèvera au stade de demi-dieu Monsieur Carl Von Linde, inventeur du réfrigérateur.
Zoomons maintenant sur trois aspects humains vietnamiens.
1) Les transports
Les plus sages (!!!) souriront de voir de vieilles reliques datant de la Guerre Froide : camions IFA de l’Allemagne de l’est, «Merde, c’est Dès», «Chèvre-au-lait» et autres «Ben-très-laid» made in China datant des sixties, vélos multi-générationnels aux pneus coloniaux.
Cependant, et nous l’avons déjà largement évoqué, le Vietnam carbure à la Honda, à la Yamaha et à la Vespa (les contrefaçons chinoises ne se trouvant pas sur catalogue n’ont pas été retenues de la présente liste). Le phénomène des scooters nous emmènent sur les chemins de l’ingéniosité funambuliste de masse. Tout y est transporté : en selle, en cage ou en sacoche. D’un mètre à cinq de hauteur et/ou de largeur, rien n’est impossible. Tout cela est très impressionnant.
A notre retour, nous lancerons et commercialiserons des remorques à crocher derrière un scooter... car si les vietnamiens sont de bons conducteurs et d’excellents manutentionnaires logistico-débrouillards, la Majorité semble dépourvue de prise d'initiatives et d’esprit critique pour se faciliter la tâche. Pas un pet d’échappement dans la réflexion du ministère des transports !
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2)Les métiers
Les tours organisés font la joie des centres socio-commerciaux de l’artisanat vietnamien. De gré ou de force, nous avons été amenés dans plusieurs marbreries, centres de tissage, ateliers de peinture, on n’en passe et des meilleurs. L’important est que notre chauffeur y reçoivent son cadeau (à l’occasion de la fête du Têt) et sa boisson gratuite. Néanmoins, avec contrefaçon (ne vous en déplaise), le tourisme octroie un certain nombre d’emplois (dans des conditions qui semblent a priori correctes) aux habitants de régions souvent pauvres. La confection de vêtements, le travail de la soie, la broderie, la sculpture ou l’art de la laque sont autant d’éléments qui composent le patrimoine vietnamien, et c’est très bien. Rendre la visite de ces ateliers un peu plus authentique et sans le côté «Walt Disney Business» serait bien aussi.
A notre retour, on aura deux énormes statues dans le salon. «Oh, my Bouddhas !»
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3)Les cimetières
En important surnombre, en trop grande variété, les cimetières et ce qui entoure la mort sont frappants à plus d’un titre au Vietnam. Les cimetières au mille stèles, parfois anonyme, sont un lourd héritage qui bétonne le pays.
Dans le Nord, la coutume veut que quand quelqu’un décède d’un accident de la route ou à la rizière, on l’enterre sur place afin de ne pas ramener l’esprit du défunt et le malheur à la maison. On trouve donc des tombeaux partout et dans des endroits assez improbables. Dans les cimetières publiques, les familles achètent du terrain et érigent des murs pour séparer chaque «caveau». Souvent, on enterre le mort deux fois. La première en toute simplicité sous de la terre, la deuxième, trois ans plus tard, en exhumant d’abord les «restes» et en les réenterrants ensuite à l’endroit réservé. Au Sud, cette pratique semble avoir disparu et les habitants ne sont plus autorisés à enterrer les morts n’importe où.
La grande fête du Têt est également le moment où l’on s’occupe des morts, en invitant les esprits à rentrer dans la maison pour une sorte de communion annuelle, en nettoyant et en fleurissant les tombes de chrysanthèmes.
Voyager au Vietnam à l’approche du Têt nous confronte à la mort qui comme ailleurs est souvent assez crue. On a ici, en plus, toujours à l’esprit les horreurs de la guerre.
D’autres aspects nous également touchés dans une moindre mesure et c’est avec plaisir, qu’à notre retour, nous les partagerons avec vous autour de quelques nems et d’un verre d’alcool de riz !
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