La coutume peut être défini comme l’ensemble des règles orales qui déterminent les modes relationnels kanaks. On pourrait dire que c'est « l'art de vivre ensemble ». La coutume permet d'établir des liens avec les vivants et les morts. C'est une sorte un code de conduite qui régit les échanges sociaux au sein de la tribu et avec les autres clans. Elle permet aussi de maintenir le lien avec les ancêtres.  La coutume a sa place dans différentes étapes de la vie en société : les mariages, les deuils, les demandes de pardon, les naissances. Sans cette coutume, l’acte social ne peut pas être reconnu et validé.

La coutume est très codifiée quant à ses intervenants : la loi orale détermine qui, au nom du groupe (famille, clan ou tribu) la donne, la reçoit ou la rend.


Mais la coutume se fait aussi lorsque l’on rend visite à autre tribu ou pour demander d’accéder à un endroit qui se situe forcément sur la terre d’une tribu… Pour les kanaks, la terre est sacrée. Et cette terre est rattachée à une tribu qui est la référence de base de la société kanak avec un Chef à leur tête. C’est d’ailleurs au chef que l’on présente la coutume où alors à une personne représentative, un porte-parole, qui ensuite la transmettra au chef. 


Faire la coutume c’est entrer dans une relation avec un individu ou un groupe d’individus à un moment et un lieu donné, dans le respect de sa culture et de ces traditions. C’est une manière de se reconnaitre l’un l’autre.


Un étranger qui aimerait rendre visite à une tribu se doit également de faire la coutume. C’est une marque de respect et d’humilité, mais aussi un honneur. La coutume, ou le geste, c’est un peu comme lorsque l’on amène une bouteille de vin ou des fleurs lorsque nous sommes invités chez des amis. Le geste, c’est un morceau de tissu que l’on appelle un « manou » dans lequel aujourd’hui on met de l’argent. Autrefois, on y mettait des ignames, des bananes, du tabac, etc… Le plus important dans la coutume, ce n’est pas le contenu du don, mais la parole qui est échangée. La parole recèle une très grande valeur et engage ceux qui l'échange. Celui qui fait le geste s’exprime et explique la raison de son geste. Cet échange se fait en général sur le pas de la porte ou devant la maison. Celui qui reçoit, prend  la coutume (elle est soit posée, soit donnée de main en main selon les provinces) et cela signifie qu'elle est acceptée. Le visiteur est accueilli et bienvenu au sein de la tribu. Le receveur, en général, fait un « geste de retour » constitué aussi de tissu et de monnaie qui marque son remerciement.


Lorsque nous étions chez Ida à Bas Coulna, nous avons pu assister de loin à une coutume de décès. Une femme de la tribu est décédée. La tribu où elle vivait va faire la coutume avec la tribu d’où elle venait. C’est une manière d’honorer ses origines. Une délégation de la tribu d’origine est ainsi venue rendre visite à Bas Coulna. Nous avons vu défiler une dizaine de personnes venu les mains et les brouettes vides. Après un temps certain, nous les avons vus repartir chargés de manous, les brouettes remplies d’ignames, de bananes et autres denrées.


La coutume est un système assez complexe dont nous partageons ici qu’un bref aperçu.




 

La coutume

jeudi, 26 avril 2012